Welcome Back - A & A

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Alyana & Adam

Le chemin de fer. Je n’étais pas vraiment un grand fan des innovations mais le chemin de fer avait malgré tout réussit à me convaincre de son utilité. Rien qu’aujourd’hui il allait ramener ma nièce à la maison. Cela faisait bien des années que je ne l’avais plus vu. D’ailleurs est-ce que j’allais encore la reconnaître ? Ah oui, je pense bien que oui. Les gens changent mais on peut toujours apercevoir ce que jadis fut. Y avait qu’à me regarder… enfin non, car peu de gens se souvenaient encore du moi d’avant. Et tant mieux, car je n’étais plus cet homme. Je ne voulais et ne pouvais d’ailleurs plus l’être. Trop de choses avaient changés, autour de moi, mais surtout à l’intérieur de moi. L’amour n’avait fait que consommer toute mon âme et ce qui en restait.. Bah ce n’était pas très joli à voir. D’ailleurs c’était une des raisons pourquoi je n’avais pas souhaité qu’Alyana continue à vivre près de moi. J’étais devenue quelqu’un d’imprévisible et trop colérique… et puis je ne voulais pas éteindre une autre lumière. Mais tôt ou tard il fallait bien la rappeler. Je ne pouvais pas l’envoyer jusqu’à ses 40 ans en Europe. Sinon elle allait terminer en tant que vieille fille et cela je ne lui souhaitais pas. Non d’ailleurs si y avait bien encore une personne sur cette foutu terre à qui je souhaitais du bonheur c’était bien elle. C’était d’ailleurs uniquement à elle. Le reste du monde pouvait pour ma part tous mourir en suffocant, j’aurais le sourire sur mes lèvres quand cela arrivera. D’ailleurs voir le bonheur des autres ca me rendait malade. C’était aussi simple que ca. j’étais malheureux et je voulais que le monde entier le soit également. Enfin à l’exception de ma nièce que j’avais toujours vu comme une fille.

Ma femme et moi n’avions pas eu d’enfants et elle était la seule famille qui me restait. Après la mort de ma sœur, j’étais le seul à pouvoir l’accueillir. Faut quand même dire qu’il y avait une grande différence d’âge entre ma sœur et moi. D’ailleurs on n’a pas vécu longtemps ensemble car elle s’était marié très jeune aussi… Néanmoins elle était de ma famille et le peu de souvenirs que j’avais d’elle avaient été des souvenirs agréables. Mes pensées furent coupés par le bruit atroce du monstre mécanique. Bah j’avais autant dire que c’était une belle invention pratique, le bruit par contre était une malformation pour l’oreille. Le train s’arrêta et les gens commençaient à sortir. Moi-même, je me tenais debout à côté de mon cheval. Et non j’avais pas envie d’aller en carrosse jusqu’au train. Ca prenait trop de temps. Trop de monde qui allait à droit et à gauche et les valets étaient tellement prudent. Moi par contre, j’avais pas peur de foncer avec mon cheval dans le tas. Et vous savez quoi ? Les gens bougent bien vite en voyant que vous n’avez peur de rien. Bref, je n’étais quand même pas venu seul. Un esclave m’avait accompagné, lui aussi en cheval. Par contre il retournera à pied au manoir alors qu’Alyana montera le cheval. L’équitation restait dans mes yeux un sport noble et puis c’était tellement plus pratique d’avancer sur le dos d’un cheval que cul assis dans un chariot. Mon regard parcourait la foule.

Et si par malheur je pensais que je n’allais pas la reconnaître, ca ne fut pas le cas. Elle avait grandit, et adulte elle ressemblait tellement à sa mère que je n’aurais jamais pu me tromper de personne. Je m’avançais vers elle. J’enlevais mon chapeau tout en la saluant. « Alyana…. Tu es devenue une belle femme, le portrait craché de ta mère. J’espère que le voyage dans n’a pas été trop fatiguant, car « je fis un signe de la main vers l’esclave et les deux chevaux. « je comptais retourner à cheval au manoir. L’esclave s’occupera bien de tes affaires. » Qu’il les tremballe lui-même jusqu’au manoir, ou qu’il trouve un autre moyen pour les porter jusque là, personnellement je m’en fichais.

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Alyana & Adam

Quel long voyage ! Alyana était exténuée et elle n’avait qu’une envie : retrouver sa ville natale et son oncle. Après un trajet interminable en bateau jusqu’aux Etats-Unis, elle était ensuite montée dans un train en direction de la Nouvelle-Orléans. Elle avait beaucoup d’appréhension et énormément de questions. Elle avait stressé tout le long du chemin. C’était finalement l’heure d’arriver. Alyana allait enfin retrouver Adam après toutes ces années. Elle lui était si reconnaissante : peu de jeunes femmes avaient l’opportunité de voyager pendant plusieurs années et de découvrir le monde sans s’inquiéter une seule seconde des finances et du foyer… Il était l’heure pour Aly de retourner à la maison. Elle était apparemment fiancée, son oncle avait arrangé le mariage avec Liam Rimes, le frère de son ancien amour, celui qui lui avait été promis autre fois : Garret. Un autre sujet qui avait occupé les pensées d’Alyana durant presque tout le voyage. Enfin Adam avait raison : Liam était probablement un excellent choix pour Aly. Cette dernière savait que son oncle ne voulait que son bien et elle ne remettrait donc pas son choix en cause. Alyana reconnaîtrait-elle Adam ? Et surtout, Adam l’attendrait-il bien comme prévu ?
Le train entra en gare. Alyana resta assise quelques instants pour respirer et reprendre ses esprits avant de débarquer dans la ville où elle avait vécu les 16 premières années de sa vie. Une ville qu’elle avait l’habitude de connaitre admirablement bien. Allait-elle maintenant s’y sentir comme une étrangère ? Alyana se leva enfin et, aidée d’un accompagnateur de train, descendit ses malles du compartiment supérieur. Elle tira ses bagage derrière elle et sortit du train. Elle aperçut immédiatement son oncle Adam, accompagné de deux chevaux et d’un esclave. Un grand sourire se dessina sur le visage de la jeune femme. Adam n’avait jamais aimé faire comme tout le monde, ainsi, cela n’étonna pas Alyana de le voir accompagné de 2 chevaux plutôt que d’un carrosse. « Adam ! Je suis si contente de te voir après toutes ces années. Tu n’as pas beaucoup changé et tu n’as pas pris une seule ride. Je te remercie d’être venue m’accueillir pour mon retour en ville. » A l’évocation de sa mère, Aly fut prise de court. Cela faisait plusieurs années que plus personne ne lui avait parlé de ses parents et la remarque de son oncle fit remonter plusieurs souvenirs en elle. Il était vrai qu’elle ressemblait énormément à celle qui l’avait mise au monde. Lorsqu’elle entendit qu’Adam comptait retourner jusqu’au manoir à cheval, l’inquiétude saisit Alyana car cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait plus fait d’équitation. Elle espérait qu’elle retrouverait rapidement son niveau et que tout se passerait bien, de peur de décevoir son oncle. Mais c’est un apprentissage qu’on n’oublie jamais, si ? Elle allait bien voir ça… De toute façon, il fallait bien qu’elle se remette rapidement à l’équitation car elle devait reconnaître que c’était un des meilleurs moyens pour se déplacer rapidement en ville. C’est ce qu’Adam lui avait appris à l’époque en tout cas. Alors autant se remettre dans le bain directement. « C’est parfait pour moi, on fait la course jusqu’au manoir ? » Alyana adressa un grand sourire moqueur à son oncle. Autant se montrer sûre d’elle, elle était certaine qu’elle retrouverait bien vite ses automatismes et qu’elle se souviendrait rapidement du chemin à emprunter jusqu’au manoir. « Il va falloir que tu me racontes tout ce qui s’est passé en mon absence. La ville a l’air d’avoir bien changé ! Et toi, comment vas-tu ? »

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« Oh non je suis sure que j’ai vieillit depuis le temps. Tu es simplement trop gentille pour l’avouer. » Je souris avant de me retourner vers les chevaux. Oui, c’est vrai que je ne faisais jamais comme tout le monde. Je trouvais cela stupide de suivre l’exemple des autres. Pourquoi suivre l’exemple de quelqu’un qu’on n’apprécie guère ou qu’on connaît même pas ? Ah non, je fais comme bon me semble et le plus que je froisse les gens, le mieux que je me porte. « Faut-il encore que tu te souvienne du chemin... » La ville n’avait pas beaucoup changé, certes y avait des boutiques qui avaient fait place pour un autre commerces et vice versa, quelques maisons en plus bien sur. Mais en gros ca restait la même ville avec la même population ennuyante. « Non seul la couleur des chapeaux de certains ont changés. Mais au fond elle reste la même. Des maisons supplémentaires, des commerces qui ont changés, et quelques quartiers résidentielles supplémentaires et bien sur cette gare… mais le reste n’a pas vraiment changé. » Et tant mieux, car je n’aimais pas trop le changement, ca demandait de l’adaptation et j’étais très mauvais en ce qui concerne m’adapter.

Je pris les reines du cheval et le tendis à ma nièce avant de monter sur l’autre cheval. Un signe de la tête vers les valises d’Alyana, firent que l’esclave se mit directement en mouvement. Une chance, car je déteste devoir me répéter. Ça coulait quand même de source qu’il devait les prendre et les monter jusqu’au manoir, non ? « Quand aux gens… ils restent les mêmes. La fourmilière reste la même, certains fourmis ont changés, d’autres sont rentrés mais ca reste toujours le même monde. » Oui et de toute manière je intéressais pas spécialement à tout ce qui se passait. Même si d’une manière ou d’une autre j’étais toujours au courant des nouveaux arrivées, je m’y intéressais que très peu. « De toute manière, tu le verras bien par toi-même. Il y a un bal de bienvenu chez les Rimes ce soir à ton honneur. Et je présume qu’ils ont invités tous le beau monde de la région. Tu rencontreras bien vite les nouveaux visages. » Sur ce, j’obligeais mon cheval à quitter cette horrible gare plein de bruits. A l’approche des fers de mon cheval, certains se reculaient automatiquement, ce qui me fit rire intérieurement. C’était trop facile de faire peur aux gens.

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Si d’un côté, cela rassurait Alyana de savoir que la ville était restée la même durant ses 16 ans d’absence, elle avait également peur de vivre dans le passé. Tout le monde et toutes les relations avaient évolués en ville, elle avait peur d’être toujours coincée dans ses souvenirs et de ne pas savoir en sortir. Il était primordial qu’elle ne fasse pas cette erreur, elle s’en rendait bien compte. « Et toi, as-tu changé en 16 ans ? » Alyana avait remarqué que les gens semblaient inquiets à l’approche d’Adam. Etait-il réellement comparé au diable, comme elle l’avait entendu dire jusqu’en Europe ? Elle avait beaucoup de mal à y croire car Adam avait toujours été vraiment charmant et gentil avec elle, or, cela n’avait pas l’air d’avoir changé.
Alyana avait-elle bien entendu ? Y avait-il réellement un bal organisé chez les Rimes ? C’était vraiment la dernière chose à laquelle elle s’attendait et surtout de laquelle elle avait envie… Son seul espoir était que Garret serait peut-être présent. Quoique, elle avait entendu des rumeurs selon lesquelles il passerait sa vie au bayou maintenant. Etait-ce vrai ? En tout cas, cette soirée ne serait pas une partie de plaisir. D’abord revoir son fiancé après 16 ans, alors qu’ils ne se parlaient presque jamais à l’époque. Comment cela se passerait-il ? En plus, elle serait la star de la soirée, au vu de la situation, de son retour, de son futur mariage… et cela ne l’enchantait guère. Bref, en temps normal, elle adorait les soirées mondaines en compagnie de son oncle mais celle-ci serait probablement très fatigante. D’autant plus qu’il allait falloir qu’elle oublie Garret et les sentiments qu’elle éprouvait toujours pour lui… « Une soirée dis-tu ? Est-ce qu’il y aura beaucoup de monde ? Sais-tu qui est invité ? » Aly ne voulait pas lui demander de but en blanc si Garret serait là. Elle s’était promis de respecter la décision d’Adam et de ne causer aucun ennui. Elle lui devait bien ça après tout. Et puis, elle savait qu’il voulait son bien. « Comment vas-tu après toutes ces années ? Tu n’étais pas très heureux lorsque je suis partie. Est-ce que tu as retrouvé le bonheur ? As-tu rencontré quelqu’un ? » Cela me semblait peu probable vu le lien étroit qu’il avait avec ma tante, mais tout était possible. Il avait le droit d’être heureux, peu importe comment.
Finalement, Alyana se dit que ce n’était pas si compliqué que ça de reprendre l’équitation après toutes ces années. Cela lui avait même manqué ! Elle se rendit compte tout d’un coup que beaucoup de choses lui avaient manqué ici : la ville, son oncle, le manoir, mais aussi et bien évidemment Garret. « Je me rappelle tellement bien du chemin que j’ai l’impression de n’être jamais partie. Tu avais raison, la ville n’a pas tellement changé que ça. J’ai hâte de retrouver le manoir ! »

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Est-ce que j’avais changé, voilà donc une question à laquelle je ne souhaitais guère répondre. Du moins pas à elle. Comment lui dire que j’étais sûrement plus du tout l’homme qu’elle avait connu ? Non je n’étais pas stupide ni naïve, je savais bien que les rumeurs et ma réputation allaient venir à ses oreilles. Mais de là à vouloir le dire moi-même ? Ah non il ne faut pas exagérer. J’ai moi aussi mes limites. « Tout le monde change. Ceux qui ne changent pas, ne gagnent rien en expérience de vie. » Oui, ceux qui ne changent pas, vivent dans une bulle et ne voient rien du monde ou ne vivent rien du tout sauf leur propres imaginations de leur esprits. Au fond c’était mon excuse pour ne pas devoir parler de ce que j’étais devenu. Quand elle était partie, j’étais déjà en train de changer. La râge et la perte me rongeait au point que j’étais de plus en plus tyrannique. C’était pour l’épargner tout cela que je l’avais envoyé le plus loin possible. Mais les années de séparation n’avaient fait que d’augmenter ma râge. Faire souffrir les autres étaient une des manières qui soulageait ma propre souffrance. Mais ca je ne saurais lui dire.

Quand je lui annonçais la soirée, elle fut surprise. Ce qui me surprenait aussi. Pensait-elle réellement qu’elle aller revenir sans que cela se sache et surtout sans qu’on déploie le tapis rouge ? « Tu sembles être surprise… pourquoi ? Tu dois bien te douter qu’après tant d’années ils ont envie de te revoir et de t’accueillir comme il se doit. « Beaucoup de monde. Surement bien trop déjà à mon goût. « Surement toutes les familles les plus importantes. » Oui, des plus chiants en plus chiants. Enfin j’allais surement trouver quelque chose pour me divertir. Dans ce monde là, il y avait toujours moyen de créer quelques querrelles amusantes à regarder. Les gens pouvaient être si susceptibles et stupides. « D’ailleurs je me suis permit de te faire parvenir quelques robes. Elles sont toutes dans ta chambre, tu n’auras qu’à choisir ce qui te convient le mieux. Et n’hésite pas à me dire ton avis sur les robes. Je me suis laissé conseillé car je ne connais rien à la mode, et j’espère bien qu’on ne s’est pas foutu de ma tête. « Vu ma réputation je ne pense pas que quelqu’un ose le faire. Mais si toute fois la couleur ou autre devait quand même décevoir ma nièce, cette couturière en aura le prix à payer.

Je riais jaune lorsqu’elle me parlait d’avoir trouver quelqu’un. « J’ai trouvé bien beaucoup de personnes, mais aucune assez signifiante pour que cela puisse me rendre heureux. « Il y avait qu’une seule personne qui avait été faite pour moi, et celle-ci était morte. Personne ne pourrait jamais la remplacer. Bien sure, je suis un homme, et j’ai des besoins. Mais cela s’arrête là. Stupides sont celles qui pensent pouvoir rester au manoir pour toujours. D’ailleurs en parlant de manoir… là non plus il n’y a pas grand-chose de changer. Je n’ai même jamais eu le courage de faire réparer l’aile qui avait brûlé. Elle restait là, telle un édifice du passé. Comme une vieille cicatrice qui nous rappelle la douleur lorsqu’on la regarde.

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Alyana & Adam

Alyana se doutait bien qu’Adam avait changé. Le contraire l’aurait étonné car en 16 ans, il n’est pas possible de rester pareil. Il ne donnait cependant pas beaucoup de détails à Aly sur le « comment » il avait changé ou plutôt ce qu’il était devenu. Il avait probablement gardé les mêmes traits de caractère principaux que dans le passé : il était si attentionné et gentil. Pourtant, la jeune femme s’interrogeait quand même quant aux regards apeurés des quelques passants qu’ils croisaient sur leur chemin. Certains semblaient même changer de direction en apercevant son oncle. Alyana devait sûrement rêver et se faire des idées, cela n’avait vraiment aucun sens. Oui, il était dans une très mauvais passe lorsqu’il l’avait envoyée en Angleterre il y a 16 ans mais il s’était probablement rapidement repris en main.
« Et bien, je ne m’attendais pas une soirée aussi rapidement. Et puis ça fait très très longtemps que je n’ai plus vu Liam. Je pensais passer du temps avec lui, seul, avant ce genre de festivité. D’un autre côté, je dois bien avouer que les sorties mondaines avec toi m’ont beaucoup manqué. Enfin, ici, ce ne sera de toute manière pas pareil vu qu’on ne pourra pas faire discrètement nos commentaires, je serai trop sous le feu des projecteurs pour cela. » Elle s’était toujours bien amusée avec Adam à se moquer gentiment des invités à ce genre de gala. Ceux qui n’avaient jamais assisté à de telles soirée ne s’imaginaient pas à quel point les gens pouvaient se montrer faux-cul et hypocrites. « Merci beaucoup d’avoir pensé aux robes, Adam, je suis certaine qu’elles seront toutes parfaites. J’espère que tu n’en as pas fait venir trop, sinon j’aurai du mal à me décider. Tes gestes attentionnés m’avaient manqué. Tu as toujours su anticiper ce dont j’aurais besoin. » Alyana le connaissait et elle savait qu’il avait toujours l’art d’exagérer quand il s’agissait de lui faire plaisir et de trouver son bonheur. Au moins un point pour lequel il n’avait pas changé. Il était toujours aussi dévoué envers elle. En parlant d’être heureux : « Et quoi, que peux-tu me raconter sur les Rimes ? Je suis un petit peu hors du coup car je n’ai pas entendu beaucoup de nouvelles là-bas. Mais j’aimerais quand même en apprendre un peu plus pour ne pas commettre d’impaire ce soir. Garret ne vit plus en ville d’après les rumeurs ? Tu travailles régulièrement avec Liam maintenant?» Alyana ne pouvait pas rester dans l’inconnu plus longtemps. Et puis de toute façon, ses questions restaient innocentes et distantes, Adam ne pourrait se douter de rien. Si ça se met, il avait même oublié l’importance qu’avait Garret dans la vie de la jeune femme à l’époque. Une amourette de jeunesse et rien de plus, c’est tout ce qu’il devait se dire.
On arrivait au manoir et Aly fut choquée par l’état de la demeure. Adam n’avait en réalité rien changé. On se serait cru 16 ans auparavant. Toute l’aile brûlée était resté dans le même état. Adam vivait-il toujours dans le passé ? Était-il lui-aussi toujours plongé dans ses souvenirs ?

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« Tu vas avoir toute ta vie pour être seule avec lui. Une soirée ne va sûrement pas te tuer. » Non en effet elle allait l’épouser alors être seule avec lui, elle allait en avoir assez l’occassion. « Oui pas faux… ils voudront tous venir te parler. Tu vas être surchargé. J’espère que t’as eu assez de sommeil. » Je souris. C’est mieux que ca soit elle qui soit les projecteurs, ca changerait de voir toujours les mêmes personnes se prendre pour le centre de l’univers. J’hochais simplement les épaules face à ses remarques. Elle était la seule personne qui me restait et puis j’ignorais avec combien de valises elle allait venir et il fallait bien que sa première présence en publique soit parfait. Et puis je ne répondis pas parce que je n’étais pas très fort en l’acceptation des compliments. Elle voulait avoir des nouvelles de Liam… mouais ca me semblait logique. « Garret a été rejeté par la société et par son frère. Son sang indien et le fait qu’il né hors mariage fut remit en doute. Et finalement il a été exclus de la famille des Rimes. Et oui, il paraît qu’il vit avec les sauvages du bayou à présent. » Je me fichais bien de savoir ce qui se passait actuellement pour Garret. Il traînait avec les noirs et les esclaves, et au fond il faisait à présent parti du plus bas de la société alors non, je ne m’intéressais plus vraiment à lui. Liam par contre c’était autre chose.

« Oui de temps en temps. Liam est maintenant à la tête de leur société donc c’est assez normal que nous traitons affaire ensemble comme faisait jadis son père et moi. » Oui, les affaires étaient les affaires et en premier lieu c’était pour cela aussi que le mariage entre elle et le fils aîné des Rimes avaient été arrangés en premier lieu. Peu importe au final qui était celui qui était à la tête. Garret ou Liam. A l’époque j’avais accepté Garret car son père tenait tant à ce que ca soit lui celui qui hériterait de tout. Mais les choses ont changés. Et je sais mieux que quiconque comme le monde peut être cruel. « Leurs affaires vont bien. Tu ne manqueras de rien. » Arrivés au manoir, je remarquais le regard sur le batiment. « Je t’ai dit que peu de choses avaient changés. » Je descendis de mon cheval et je me demandais bien ou étaient mes serviteurs. Pourquoi est-ce qu’il n’y en avait pas un qui était sortis afin de prendre nos chevaux. « Kristoff !!! » Stupide esclave. Ce dernier à l’appel de son maitre ne tardait pas à arriver, toute en panique, murmurant des excuses comme quoi il ne l’avait pas entendu arriver. « T’as qu’un truc à faire, c’est de nous attendre ! La prochaine fois que tu ne m’entends pas arriver, je te couperais tes oreilles afin que tu puisses réellement utiliser cet excuse ridicule !! Ramène les chevaux aux écuries, et renseigne-toi pour les bagages d’Alyana. Je ne veux pas qu’ils arrivent que demain matin. »

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Les mots d’Adam résonnaient dans la tête d’Alyana. Oui, en effet, elle allait vraiment avoir toute la vie pour être seule avec Rimes. Pas le Rimes qui la faisait rêver, mais un Rimes quand même. Toute la vie. C’était long, toute une vie avec un homme alors qu’on pensait à un autre… Elle devrait bien s’y faire. « Je ne vais te cacher que je suis fatiguée, mais tu m’as bien élevée et je sais jouer la comédie et prendre sur moi quand il le faut. Je ne pense pas avoir perdu cette faculté. » Elle voulait qu’Adam soit fier d’elle. Elle ne l’avait encore jamais déçu et ce n’est pas à son retour qu’elle allait commencer. A l’évocation de Garret, Aly se crispa. Il faut dire que les termes utilisés par Adam pour le décrire n’étaient pas très glorieux. La jeune femme s’obligea à ne pas réagir et se dit qu’il était plus sage de changer de sujet avant qu’elle ne se trahisse.
« Oui et tu avais raison, c’est presque comme si je n’étais jamais partie. » Presque… Sauf qu’elle devait épouser Liam au lieu de Garret.
Alyana fut étonnée par la manière dont son oncle parlait à Kristoff. D’accord, c’était un esclave et il n’était pas là où il aurait dû, mais ce n’était pas une raison pour lui faire peur ainsi. Le bon cœur d’Aly la perdrait, elle le savait. Pour elle, tout le monde avait du bon en lui. Aly avait envie de rassurer l’esclave et de lui dire qu’Adam rigolait mais finalement, elle n’en était pas si sûre que ça. Elle était un peu mal à l’aise car elle voyait que Kristoff semblait traumatisé, ce qui ne semblait pas déranger Adam. La jeune femme avait l’habitude de vivre dans une maison remplie d’esclaves et la violence envers eux ne la dérangeait pas, mais elle était également convaincue qu’une relation respectueuse avec eux était encore plus bénéfique. Ainsi, les esclaves étaient dévoués envers leur maître. Lorsqu’Aly entra et se retrouva seule avec son oncle, elle se dit qu’il fallait quand même qu’elle mette les choses au clair : « Pauvre Kristoff, tu lui as fait tellement peur. J’ai même cru qu’il allait se mettre à pleurer. Ne te tracasse pas si mes valises ne sont pas encore arrivées, j’ai toujours quelques vêtements ici. De toute façon, je vais de suite aller voir les robes que tu m’as fait livrer, si tu veux bien.» Aly se dirigea vers son ancienne chambre. En réalité, elle voulait être seule quelques instants pour réfléchir à tout ce qui venait d’arriver ainsi qu’à la soirée. Comment allait-elle bien s’en sortir ce soir ? Elle était exténuée et en plus, Adam n’avait pas l’air de comprendre qu’elle désirait se plonger dans ses pensées puisqu’il la suivit en direction de sa chambre. « Alors, ici non plus rien n’a changé ? »Elle regarda son oncle avec un petit sourire, avant de pousser la porte de son ancienne chambre.

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Jouer la comédie… Oui, je voyais ca. « Tu sais.. T’as le droit de crier un bon coup en disant que tu ne veux pas l’épouser… » Le diable est plus perspicace qu’on puisse le penser. Sure, c’était très bien de sa part de se résigner et de faire ce qui doit être fait. Mais cela n’empêche pas que parfois crier un bon coup puisse aider. Avant bien sure de passer à autre chose et d’accepter les faits. « Je sais que tu t’es préparé pendant des années à épouser Garret… Mais crois-moi Liam est un meilleur parti. Garret a toujours été bien trop gentil avec son entourage… Et on voit ou cela l’a méné… D’ailleurs j’aurais jamais cru qu’il allait survivre sans sa vue et puis sans son argent… il est plus dure que j’aurais cru… Mine de rien, c’est Liam qui gère les affaires et malgré son côté compétitif et le fait qu’il pense qu’il est le centre de la terre… je suis sure qu’au final il mangera dans ta main. » Quoi ? Mes amis ne se comptent même pas sur ma main. Et certes j’ai beau traiter affaires avec Liam, je ne suis pas aveugle, je vois bien le genre d’homme que c’est. Mais fière comme il est, et belle comme Alyana était, nulle doute que ce dernier allait se pavaner comme un paon à côté d’elle. Et si, elle savait s’y faire, elle pouvait demander tout ce qu’elle voulait. Sans aucun doute qu’il allait dire oui à toutes ces caprices. Quand à l’autre Rimes… cela faisait bien longtemps que je ne l’avais plus vu. Puis de toute manière il ne faisait pas parti de l’équation.

J’étais par contre toujours en rage contre l’esclave. Je ne supportais pas qu’on ne soit pas là ou je le veux. De toute manière il fichait quoi ? Il draguait encore cette cuisinière ? Rah encore un truc à laquelle je devais mettre un terme. Bientôt j’allais me retrouver avec un bébé en pleure, et je ne supportais pas ce bruit. Il était hors de question qu’on tombe enceinte sous mon toît. Mais Alyana coupa court à mes pensées. J’arquais un sourcil. « Il y a de quoi… C’est avec la peur qu’ils obéissent, non avec des caramels... » Intrigué par la compassion de ma nièce, je ne tardais pas à la suivre. « Non rien à changé, je te l’ai dit. Je ne suis pas décorateur de maison. Elle est bien comme elle est. » Ma voix était sec. Au fond, je sais bien que je n’arriverais sûrement jamais à surmonter la perte de ma femme. Mais c’était au dessus de mes forces de changer ce manoir. « Dis moi… tu ne t’es pas ramolli en faisant tes voyages… » Avoir de la compassion pour des esclaves étaient quelque chose qui me surpassait. D’ailleurs la compassion en elle-même était un aspect que je ne comprenais pas. Je fis un signe de tête vers les robes qui pendaient dans l’armoire. « Alors ? » J’hésitais toujours… A la prévenir sur les rumeurs me concernant ou si je devais simplement me taire et voir ce qu’on allait lui dire à mon sujet. Au fond je me fichais bien de ce qu’on pensait de moi. J’avais du pouvoir, j’avais de l’argent et j’en faisais ce que je voulais. Ca ne regardait personne si je me comportais telle un monstre ou telle un gentleman. Bien que dans cette société tout le monde s’observe les uns les autres, comme des stupides poissons dans un bocal d’eau. J’allais me positionner près de la fenêtre, observant les jardiniers faire leur travail. « Il y a néanmoins une personne que j’espère sera invité et que j’aimerais que tu rencontres. Eveline Thorne. Elle est nouvelle en ville, et c’est la future Madame Levinston. » Ah oui, j’oubliais elle ne savait pas que cet abruti (oui la plupart des gens sont des abrutis dans mes yeux) avait réussit à se batir un empire. « Malgré les modestes origines de Levinton, il a réussit à se faire une petite fortune. Et maintenant qu’il va se marier avec une aristocrate, les portes vont encore plus s’ouvrir à lui. » Mais je me fichais de Levinton. Étrangement, même si Eveline avait peur de moi, que cela se lisait dans son visage. Il y avait un lien entre elle et moi. Non rien d’amoureux, c’était purement platonique. Mais le regard qu’elle m’avait lancé la première fois qu’on s’était rencontré…. c’était celui que je voyais la plupart du temps quand j’observais mon reflet. La fragilité d’une âme brisée. J’avais été coupé en mille morceaux lorsque ma femme était morte, cela avait à tout jamais abîmé mon âme. Et bien que j’ignore encore quoi, Eveline avait elle aussi quelque chose d’abîmé en elle, même si elle savait parfaitement jouer la comédie. C’était une des rares d’ailleurs que j’essayais de faire sourire. « Elle est anglaise, je suis sure que tu t’entendras bien avec elle. » Alyana devait à nouveau se faire des amies, et vu que j’appréciais la compagnie de l’anglaise autant qu’Alyana se lie avec elle, plutôt qu’avec ces autres autruches remplit de poudre et de parfum.

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Comment avait-il deviné pour Garret? D’un autre côté, ça n’avait pas vraiment l’air de le tracasser. Il semblait bel et bien convaincu qu’Aly ferait le bon choix et suivrait ses consignes. En entendant la façon dont Adam parlait de Garret, Alyana serra les dents. Elle ne pouvait pas le défendre mais elle ne tolérait pas qu’on parle de lui de cette façon, comme si c’était vraiment un moins que rien. « Je comprends bien que Liam est un meilleur parti et je ne remets pas du tout ta décision en doute, ne te tracasse pas. C’est juste que…je ne m’attendais pas à devoir épouser le frère de Garret. » Elle n’était vraiment pas faite pour mentir. Adam et Garret le savaient très bien. Elle savait jouer la comédie quand il le fallait avec l’élite dorée de la Nouvelle-Orléans, mais elle ne savait pas mentir à ses proches. Vivement cette « fausse » relation avec Liam, elle allait bien pouvoir développer ses compétences, il le faudrait en tout cas. Elle savait le faire quand il le fallait vraiment et quand elle ne tenait pas aux gens. C’était donc possible.
Adam semblait être plus dur qu’avant, plus intransigeant. Il utilisait l’humour noir pour s’exprimer et Aly se dit que c’était peut-être devenu sa manière de survivre, comme une arme contre la société. Après tout ce qu’il avait vécu, c’était normal et compréhensible. « Tu sais quoi ? Peut-être bien oui, que je suis devenue encore plus douce qu’avant. » Ou peut-être bien que tu es devenu plus dur, pensa-t-elle sans oser lui dire. « Lors de mes voyages, j’ai appris à reconsidérer les choses. J’ai croisé des tas de gens dans les situations les plus horribles et aucun ne se plaignaient, ils continuaient à sourire. Je me suis donc dit qu’il était important de relativiser. Même si je dois bien t’avouer que je suis ravie de revenir dans mon monde, à ma place. » Là où l’argent coule à flot, aurait-elle pu ajouter. Elle était totalement superficielle, et elle le savait, mais l’argent de Liam à lui seul suffisait pour la convaincre de l’épouser. Quoique… Garret était toute sa vie et elle pourrait sacrifier beaucoup pour lui. De là à quitter sa petite vie de luxe, elle ne pourrait pas le garantir. De toute façon, la question ne se posait pas : elle n’avait plus vu Garret depuis des années et elle ne comptait pas le revoir de sitôt. Elle allait épouser Liam Rimes et ce dernier lui offrirait tout ce qu’elle désire. C’était ça, la vie qui l’attendait depuis toujours.
Alors, alors, elle s’en était doutée, il y avait beaucoup trop de robes, toutes plus belles les unes que les autres. Aly n’avait jamais aimé les séances d’essayage pendant des heures. A priori, elle aurait préféré une robe noire mais se dit que c’était un peu provocateur, le noir restait la couleur du deuil. Elle opta finalement pour quelque chose de plus coloré : le rouge lui allait généralement bien, et puis, ainsi, la reine de la soirée serait reconnaissable dans l’assemblée. Elle l’essayerait plus tard, pas besoin de l’avis d’Adam. « Elles sont parfaites, Adam. Je les essayerai plus tard, comme ça tu auras la surprise ce soir, toi aussi. Je pensais encore rester ici quelques jours, le temps de m’habituer et puis seulement m’installer dans le château des Rimes définitivement. Je ne sais pas si vous en avez déjà discuté avec Liam ? Je peux bien entendu passer quelques nuits là-bas de temps en temps mais en tout cas les deux prochaines semaines, j’aimerais continuer à dormir ici la plupart du temps. » C’était peut-être sa vie, mais Adam avait le droit de lui donner des ordres et de lui dire quoi faire. Aly savait que quelle que soit la décision de son oncle, elle s’y plierait sans se plaindre. Mais elle se doutait qu’Adam avait probablement déjà pensé à la situation et qu’il avait au moins prévu qu’elle puisse rester chez lui la semaine qui venait, non ? Il avait toujours su anticiper ses besoins.
Finalement, il y avait peut-être quand même une femme dans la vie d’Adam ? Aly se demandait qui était cette fameuse Eveline Thorne qui était arrivée en ville il y a peu de temps. « Je ne sais pas du tout qui est ce Levinson mais je suppose que je pourrai mettre un visage sur le nom ce soir. C’est Liam qui s’est occupé des invitations ? » Bon ben c’était clair, du coup, Garret ne serait pas de la partie… Alyana était curieuse. Elle voulait en savoir plus sur l’inconnue anglaise dont lui avait parlé Adam : « Parle-moi un peu d’Eveline. Comment vous connaissez-vous ? »

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« T’aurais préféré quelqu’un d’autre ? » Il y avait des autres possibilités, mais la plupart avait un bien grand écart d’âge. Et pas sure qu’elle veuille d’un mari bien plus âgée qu’elle. « Qui sait tu vas peut-être avoir des choses au final en commun avec Liam… Après tout il reste quand même le frère de Garret. » Oui, Liam et Garret devaient bien avoir certains points en commun. Alors peut-être qu’elle allait s’en trouver des points communs avec Liam. Mouais… Plus douce et gentille qu’avant, je ne pouvais pas en dire autant sur moi-même. J’écoutais par contre à moitié l’histoire de ma nièce, car autant dire que c’était ennuyant. Des gens qui n’avaient rien et qui ne se plaignaient pas… Mouais disons que je n’étais pas convaincu. Pour moi c’étaient soit des gens simples d’esprits soit ils avaient tout simplement accepter la défaite et n’étaient pas assez courageux de prendre leur destin en main pour arriver plus haut. « Mmm » étaient les seuls paroles qui franchissaient mes lèvres à la fin de son histoire.

« Tu peux rester aussi longtemps que tu le souhaites. Même jusqu’au mariage… T’es pas obligé d’aller vivre là, tant que vous n’êtes pas officiellement mari et femme. » J’étais peut-être vieux jeu, mais je ne voyais pas de raison pourquoi il ne pouvait pas la courtiser alors qu’elle était sous mon toît. Ils auraient après tout toute une vie après pour dormir dans la même demeure. Mais ca restait sa décision au final, et non la mienne. J’acquise d’un signe de tête à sa question. « Oui, car si cela tenait à moi je n’aurais invité quasi personne. » J’aime pas les gens. Levinton non plus je ne l’aimais pas vraiment. Eveline si. Et bien sure Alyana voulait en savoir plus. Je savais pas trop quoi répondre. « Par hasard… même si je n’aime pas les gens, j’aime bien connaître les nouveaux visages qui arrivent en ville. Et elle ne fut pas l’exception. » Non et bien qu’elle et moi nous étions complètement l’inverse l’un des autres, y avait quand même une certaine chose qu’on avait en commun. Sûrement parce qu’on allait probablement tous les deux finir en enfer. Je souris doucement à cette pensée. Je ne crois pas en enfer, ni au ciel, ni en dieu. J’avais vécu trop de choses pour savoir qu’il ne pouvait pas y avoir quelqu’un de plus haut, ou alors si il existait vraiment c’était vraiment une grosse ordure, bien pire que moi. « Mais t’aurais l’occassion de faire ton propre avis sur elle. Je vais te laisser te reposer un peu avant ta grande soirée. Je t’enverra à une esclave pour t’aider deux heures avant notre départ. Je présume que deux heures c’est suffissant ? »

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Si Aly aurait préféré quelqu’un d’autre ? A vrai dire, elle n’y avait même jamais pensé. Aurait-ce été mieux ? Probablement que oui… De toute façon, seul Garret aurait pu la rendre heureuse. Mais la vie n’était pas une question de bonheur, donc la question ne se posait même pas. « Non, Liam est un excellent choix. » Elle essaya d’afficher un grand sourire pour convaincre Adam, et se convaincre elle-même par la même occasion, qu’elle était sincère. Du sang Rimes coule dans ses veines, et coulera dans celui de leurs enfants. Et en plus, elle pourrait encore rêver d’une vie parallèle lorsqu’on l’appellerait « Madame Rimes ». Ses arguments étaient vraiment nuls, mais elle n’avait rien trouvé de mieux pour accepter la situation. « Je ne doute pas que nous aurons des choses en commun. »Au fond, elle n’avait jamais passé beaucoup de temps avec lui donc elle ne le connaît pas si bien que ça. Savoir que lui et Garret semblaient être des ennemis, suffisait pour lui faire une idée sur sa personne, mais ce n’était pas un bon plan d’avoir déjà quelque chose contre lui avant de le revoir après toutes ces années. Elle l’avait toujours vu uniquement comme « Liam, le frère de Garret » et n’avait jamais fait preuve de beaucoup d’intérêt pour lui. Comme avait dit Adam, elle aurait maintenant toute sa vie pour apprendre à le connaître.
Adam n’avait pas l’air très intéressé par ses récits de voyage. Très bien, elle aurait de toute façon l’opportunité d’en parler ce soir lors de cette fête inattendue.
Alyana était soulagée d’avoir vu juste, Adam l’autorisait à rester au château familial. Un souci en moins, déjà. Par contre, elle n’était pas certaine que cela allait enchanter Liam. Tant pis pour lui. De toute façon, Aly était sûre qu’il travaillait énormément et qu’il ne devait pas être très présent chez lui. Finalement, elle savait qu'elle était totalement contradictoire, mais elle avait quand même hâte de revoir Liam. Il avait peut-être changé ? Il ne serait peut-être jamais Garret, mais vu que ce mariage allait bel et bien avoir lieu, autant que leur relation soit quand même agréable. Allait-elle réussir à faire semblant ? Elle se posait vraiment beaucoup de questions et avait envie de voir son futur époux pour obtenir des réponses et, elle l’espérait, apaiser ses craintes.
Lorsqu’Aly entendit les paroles de son oncle, elle se demanda s’il détestait vraiment les gens comme il le prétendait, ou bien si c’était sa carapace pour se protéger de l’extérieur et de l’inattendu. « Et bien je suis sûre que Liam aura invité beaucoup trop de gens ! Donc un compromis entre vous deux aurait peut-être été bien. » Elle lui fit un petit sourire et continua sur sa lancée : « J’ai hâte de rencontrer cette Eveline dans ce cas. Dommage qu’elle soit déjà mariée, elle a l’air de vraiment te plaire. » Si deux heures suffisait ? Et bien ça dépendait, deux heures seraient-elle suffisantes pour lui permettre de courir rejoindre Garret et lui demander s’il s’opposait à ce mariage ou non ? Il fallait vraiment qu'elle le sorte de sa tête, cela ne lui amènerait que des ennuis « Oui, deux heures, cela me semble parfait. Je vais un peu me reposer, ranger mes affaires et surtout me préparer pour ce soir. Peux-tu m’envoyer quelques esclaves pour m’aider ? »

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Dommage qu’Eveline soit mariée ? J’arquais un sourcil car cette idée-là ne m’était même jamais venu à l’esprit. Pourtant des idées tordus… j’en ai pas mal à revendre. « J’ai déjà été marié et ça me suffit. Mon héritage sera le tien. » Et personnellement cela me suffisait royalement. Je ne me voyais plus comme père, je ne voulais d’ailleurs pas avoir un petit être que j’allais sans doute traumatiser par ma peu de patience. Non je n’en voulais pas. Ni d’enfants, ni de femme. Hoche la tête. Bien deux heures. « Je t’attendrais en bas dans deux heures alors. A toute suite. Je me réjouis de voir la robe que t’auras choisit » Sur ce, je quittais la pièce et je redescendis dans le petit salon. Endroit ou j’aimais m’installer sur le vieux fauteuil, verre de cognac dans la main à observer les flammes dans le feu ouvert. Je détestais le feu, et pourtant ironiquement j’y trouvais un certain réconfort à les voir danser. Alors oui, c’était là que je m’enfermais pendant l’heure qui suivait. Avant bien sure d’avoir passer mes ordres : préparer les chevaux et le carrosse, et que quelqu’un aille aider Alyana. Et surtout qu’on me laisse tranquille l’heure qui suivait.

Perdu dans mes pensées se ne fit que lorsque j’entendis les sabots des chevaux dehors que mon regard se posa sur l’horloge. Il était temps de se mettre sur son 31. Je vidais d’un trait mon verre de cognac avant de m’avancer vers ma chambre, de mettre mon smoking et d’attendre Alyana en bas de l’escalier. Mon regard se posa sur l’extérieur. Au moins les chevaux étaient prêts. Car si il y avait bien une chose que je détestais c’était d’arriver en retard. Mon regard se posa ensuite vers l’escalier lorsque j’entendis des pas. Autant dire que je donnais vraiment un très beau cadeau à Liam en lui accordant la main de ma nièce. Car elle était sublime .La robe qu’elle avait choisit lui allait à la perfection. Je lui tendis mon bras, sourire aux lèvres. « Tu es magnifique. »

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Le chemin de fer. Je n’étais pas vraiment un grand fan des innovations mais le chemin de fer avait malgré tout réussit à me convaincre de son utilité. Rien qu’aujourd’hui il allait ramener ma nièce à la maison. Cela faisait bien des années que je ne l’avais plus vu. D’ailleurs est-ce que j’allais encore la reconnaître ? Ah oui, je pense bien que oui. Les gens changent mais on peut toujours apercevoir ce que jadis fut. Y avait qu’à me regarder… enfin non, car peu de gens se souvenaient encore du moi d’avant. Et tant mieux, car je n’étais plus cet homme. Je ne voulais et ne pouvais d’ailleurs plus l’être. Trop de choses avaient changés, autour de moi, mais surtout à l’intérieur de moi. L’amour n’avait fait que consommer toute mon âme et ce qui en restait.. Bah ce n’était pas très joli à voir. D’ailleurs c’était une des raisons pourquoi je n’avais pas souhaité qu’Alyana continue à vivre près de moi. J’étais devenue quelqu’un d’imprévisible et trop colérique… et puis je ne voulais pas éteindre une autre lumière. Mais tôt ou tard il fallait bien la rappeler. Je ne pouvais pas l’envoyer jusqu’à ses 40 ans en Europe. Sinon elle allait terminer en tant que vieille fille et cela je ne lui souhaitais pas. Non d’ailleurs si y avait bien encore une personne sur cette foutu terre à qui je souhaitais du bonheur c’était bien elle. C’était d’ailleurs uniquement à elle. Le reste du monde pouvait pour ma part tous mourir en suffocant, j’aurais le sourire sur mes lèvres quand cela arrivera. D’ailleurs voir le bonheur des autres ca me rendait malade. C’était aussi simple que ca. j’étais malheureux et je voulais que le monde entier le soit également. Enfin à l’exception de ma nièce que j’avais toujours vu comme une fille.

Ma femme et moi n’avions pas eu d’enfants et elle était la seule famille qui me restait. Après la mort de ma sœur, j’étais le seul à pouvoir l’accueillir. Faut quand même dire qu’il y avait une grande différence d’âge entre ma sœur et moi. D’ailleurs on n’a pas vécu longtemps ensemble car elle s’était marié très jeune aussi… Néanmoins elle était de ma famille et le peu de souvenirs que j’avais d’elle avaient été des souvenirs agréables. Mes pensées furent coupés par le bruit atroce du monstre mécanique. Bah j’avais autant dire que c’était une belle invention pratique, le bruit par contre était une malformation pour l’oreille. Le train s’arrêta et les gens commençaient à sortir. Moi-même, je me tenais debout à côté de mon cheval. Et non j’avais pas envie d’aller en carrosse jusqu’au train. Ca prenait trop de temps. Trop de monde qui allait à droit et à gauche et les valets étaient tellement prudent. Moi par contre, j’avais pas peur de foncer avec mon cheval dans le tas. Et vous savez quoi ? Les gens bougent bien vite en voyant que vous n’avez peur de rien. Bref, je n’étais quand même pas venu seul. Un esclave m’avait accompagné, lui aussi en cheval. Par contre il retournera à pied au manoir alors qu’Alyana montera le cheval. L’équitation restait dans mes yeux un sport noble et puis c’était tellement plus pratique d’avancer sur le dos d’un cheval que cul assis dans un chariot. Mon regard parcourait la foule.

Et si par malheur je pensais que je n’allais pas la reconnaître, ca ne fut pas le cas. Elle avait grandit, et adulte elle ressemblait tellement à sa mère que je n’aurais jamais pu me tromper de personne. Je m’avançais vers elle. J’enlevais mon chapeau tout en la saluant. « Alyana…. Tu es devenue une belle femme, le portrait craché de ta mère. J’espère que le voyage dans n’a pas été trop fatiguant, car « je fis un signe de la main vers l’esclave et les deux chevaux. « je comptais retourner à cheval au manoir. L’esclave s’occupera bien de tes affaires. » Qu’il les tremballe lui-même jusqu’au manoir, ou qu’il trouve un autre moyen pour les porter jusque là, personnellement je m’en fichais.

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Quel long voyage ! Alyana était exténuée et elle n’avait qu’une envie : retrouver sa ville natale et son oncle. Après un trajet interminable en bateau jusqu’aux Etats-Unis, elle était ensuite montée dans un train en direction de la Nouvelle-Orléans. Elle avait beaucoup d’appréhension et énormément de questions. Elle avait stressé tout le long du chemin. C’était finalement l’heure d’arriver. Alyana allait enfin retrouver Adam après toutes ces années. Elle lui était si reconnaissante : peu de jeunes femmes avaient l’opportunité de voyager pendant plusieurs années et de découvrir le monde sans s’inquiéter une seule seconde des finances et du foyer… Il était l’heure pour Aly de retourner à la maison. Elle était apparemment fiancée, son oncle avait arrangé le mariage avec Liam Rimes, le frère de son ancien amour, celui qui lui avait été promis autre fois : Garret. Un autre sujet qui avait occupé les pensées d’Alyana durant presque tout le voyage. Enfin Adam avait raison : Liam était probablement un excellent choix pour Aly. Cette dernière savait que son oncle ne voulait que son bien et elle ne remettrait donc pas son choix en cause. Alyana reconnaîtrait-elle Adam ? Et surtout, Adam l’attendrait-il bien comme prévu ?
Le train entra en gare. Alyana resta assise quelques instants pour respirer et reprendre ses esprits avant de débarquer dans la ville où elle avait vécu les 16 premières années de sa vie. Une ville qu’elle avait l’habitude de connaitre admirablement bien. Allait-elle maintenant s’y sentir comme une étrangère ? Alyana se leva enfin et, aidée d’un accompagnateur de train, descendit ses malles du compartiment supérieur. Elle tira ses bagage derrière elle et sortit du train. Elle aperçut immédiatement son oncle Adam, accompagné de deux chevaux et d’un esclave. Un grand sourire se dessina sur le visage de la jeune femme. Adam n’avait jamais aimé faire comme tout le monde, ainsi, cela n’étonna pas Alyana de le voir accompagné de 2 chevaux plutôt que d’un carrosse. « Adam ! Je suis si contente de te voir après toutes ces années. Tu n’as pas beaucoup changé et tu n’as pas pris une seule ride. Je te remercie d’être venue m’accueillir pour mon retour en ville. » A l’évocation de sa mère, Aly fut prise de court. Cela faisait plusieurs années que plus personne ne lui avait parlé de ses parents et la remarque de son oncle fit remonter plusieurs souvenirs en elle. Il était vrai qu’elle ressemblait énormément à celle qui l’avait mise au monde. Lorsqu’elle entendit qu’Adam comptait retourner jusqu’au manoir à cheval, l’inquiétude saisit Alyana car cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait plus fait d’équitation. Elle espérait qu’elle retrouverait rapidement son niveau et que tout se passerait bien, de peur de décevoir son oncle. Mais c’est un apprentissage qu’on n’oublie jamais, si ? Elle allait bien voir ça… De toute façon, il fallait bien qu’elle se remette rapidement à l’équitation car elle devait reconnaître que c’était un des meilleurs moyens pour se déplacer rapidement en ville. C’est ce qu’Adam lui avait appris à l’époque en tout cas. Alors autant se remettre dans le bain directement. « C’est parfait pour moi, on fait la course jusqu’au manoir ? » Alyana adressa un grand sourire moqueur à son oncle. Autant se montrer sûre d’elle, elle était certaine qu’elle retrouverait bien vite ses automatismes et qu’elle se souviendrait rapidement du chemin à emprunter jusqu’au manoir. « Il va falloir que tu me racontes tout ce qui s’est passé en mon absence. La ville a l’air d’avoir bien changé ! Et toi, comment vas-tu ? »

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« Oh non je suis sure que j’ai vieillit depuis le temps. Tu es simplement trop gentille pour l’avouer. » Je souris avant de me retourner vers les chevaux. Oui, c’est vrai que je ne faisais jamais comme tout le monde. Je trouvais cela stupide de suivre l’exemple des autres. Pourquoi suivre l’exemple de quelqu’un qu’on n’apprécie guère ou qu’on connaît même pas ? Ah non, je fais comme bon me semble et le plus que je froisse les gens, le mieux que je me porte. « Faut-il encore que tu te souvienne du chemin... » La ville n’avait pas beaucoup changé, certes y avait des boutiques qui avaient fait place pour un autre commerces et vice versa, quelques maisons en plus bien sur. Mais en gros ca restait la même ville avec la même population ennuyante. « Non seul la couleur des chapeaux de certains ont changés. Mais au fond elle reste la même. Des maisons supplémentaires, des commerces qui ont changés, et quelques quartiers résidentielles supplémentaires et bien sur cette gare… mais le reste n’a pas vraiment changé. » Et tant mieux, car je n’aimais pas trop le changement, ca demandait de l’adaptation et j’étais très mauvais en ce qui concerne m’adapter.

Je pris les reines du cheval et le tendis à ma nièce avant de monter sur l’autre cheval. Un signe de la tête vers les valises d’Alyana, firent que l’esclave se mit directement en mouvement. Une chance, car je déteste devoir me répéter. Ça coulait quand même de source qu’il devait les prendre et les monter jusqu’au manoir, non ? « Quand aux gens… ils restent les mêmes. La fourmilière reste la même, certains fourmis ont changés, d’autres sont rentrés mais ca reste toujours le même monde. » Oui et de toute manière je intéressais pas spécialement à tout ce qui se passait. Même si d’une manière ou d’une autre j’étais toujours au courant des nouveaux arrivées, je m’y intéressais que très peu. « De toute manière, tu le verras bien par toi-même. Il y a un bal de bienvenu chez les Rimes ce soir à ton honneur. Et je présume qu’ils ont invités tous le beau monde de la région. Tu rencontreras bien vite les nouveaux visages. » Sur ce, j’obligeais mon cheval à quitter cette horrible gare plein de bruits. A l’approche des fers de mon cheval, certains se reculaient automatiquement, ce qui me fit rire intérieurement. C’était trop facile de faire peur aux gens.

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Si d’un côté, cela rassurait Alyana de savoir que la ville était restée la même durant ses 16 ans d’absence, elle avait également peur de vivre dans le passé. Tout le monde et toutes les relations avaient évolués en ville, elle avait peur d’être toujours coincée dans ses souvenirs et de ne pas savoir en sortir. Il était primordial qu’elle ne fasse pas cette erreur, elle s’en rendait bien compte. « Et toi, as-tu changé en 16 ans ? » Alyana avait remarqué que les gens semblaient inquiets à l’approche d’Adam. Etait-il réellement comparé au diable, comme elle l’avait entendu dire jusqu’en Europe ? Elle avait beaucoup de mal à y croire car Adam avait toujours été vraiment charmant et gentil avec elle, or, cela n’avait pas l’air d’avoir changé.
Alyana avait-elle bien entendu ? Y avait-il réellement un bal organisé chez les Rimes ? C’était vraiment la dernière chose à laquelle elle s’attendait et surtout de laquelle elle avait envie… Son seul espoir était que Garret serait peut-être présent. Quoique, elle avait entendu des rumeurs selon lesquelles il passerait sa vie au bayou maintenant. Etait-ce vrai ? En tout cas, cette soirée ne serait pas une partie de plaisir. D’abord revoir son fiancé après 16 ans, alors qu’ils ne se parlaient presque jamais à l’époque. Comment cela se passerait-il ? En plus, elle serait la star de la soirée, au vu de la situation, de son retour, de son futur mariage… et cela ne l’enchantait guère. Bref, en temps normal, elle adorait les soirées mondaines en compagnie de son oncle mais celle-ci serait probablement très fatigante. D’autant plus qu’il allait falloir qu’elle oublie Garret et les sentiments qu’elle éprouvait toujours pour lui… « Une soirée dis-tu ? Est-ce qu’il y aura beaucoup de monde ? Sais-tu qui est invité ? » Aly ne voulait pas lui demander de but en blanc si Garret serait là. Elle s’était promis de respecter la décision d’Adam et de ne causer aucun ennui. Elle lui devait bien ça après tout. Et puis, elle savait qu’il voulait son bien. « Comment vas-tu après toutes ces années ? Tu n’étais pas très heureux lorsque je suis partie. Est-ce que tu as retrouvé le bonheur ? As-tu rencontré quelqu’un ? » Cela me semblait peu probable vu le lien étroit qu’il avait avec ma tante, mais tout était possible. Il avait le droit d’être heureux, peu importe comment.
Finalement, Alyana se dit que ce n’était pas si compliqué que ça de reprendre l’équitation après toutes ces années. Cela lui avait même manqué ! Elle se rendit compte tout d’un coup que beaucoup de choses lui avaient manqué ici : la ville, son oncle, le manoir, mais aussi et bien évidemment Garret. « Je me rappelle tellement bien du chemin que j’ai l’impression de n’être jamais partie. Tu avais raison, la ville n’a pas tellement changé que ça. J’ai hâte de retrouver le manoir ! »

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Est-ce que j’avais changé, voilà donc une question à laquelle je ne souhaitais guère répondre. Du moins pas à elle. Comment lui dire que j’étais sûrement plus du tout l’homme qu’elle avait connu ? Non je n’étais pas stupide ni naïve, je savais bien que les rumeurs et ma réputation allaient venir à ses oreilles. Mais de là à vouloir le dire moi-même ? Ah non il ne faut pas exagérer. J’ai moi aussi mes limites. « Tout le monde change. Ceux qui ne changent pas, ne gagnent rien en expérience de vie. » Oui, ceux qui ne changent pas, vivent dans une bulle et ne voient rien du monde ou ne vivent rien du tout sauf leur propres imaginations de leur esprits. Au fond c’était mon excuse pour ne pas devoir parler de ce que j’étais devenu. Quand elle était partie, j’étais déjà en train de changer. La râge et la perte me rongeait au point que j’étais de plus en plus tyrannique. C’était pour l’épargner tout cela que je l’avais envoyé le plus loin possible. Mais les années de séparation n’avaient fait que d’augmenter ma râge. Faire souffrir les autres étaient une des manières qui soulageait ma propre souffrance. Mais ca je ne saurais lui dire.

Quand je lui annonçais la soirée, elle fut surprise. Ce qui me surprenait aussi. Pensait-elle réellement qu’elle aller revenir sans que cela se sache et surtout sans qu’on déploie le tapis rouge ? « Tu sembles être surprise… pourquoi ? Tu dois bien te douter qu’après tant d’années ils ont envie de te revoir et de t’accueillir comme il se doit. « Beaucoup de monde. Surement bien trop déjà à mon goût. « Surement toutes les familles les plus importantes. » Oui, des plus chiants en plus chiants. Enfin j’allais surement trouver quelque chose pour me divertir. Dans ce monde là, il y avait toujours moyen de créer quelques querrelles amusantes à regarder. Les gens pouvaient être si susceptibles et stupides. « D’ailleurs je me suis permit de te faire parvenir quelques robes. Elles sont toutes dans ta chambre, tu n’auras qu’à choisir ce qui te convient le mieux. Et n’hésite pas à me dire ton avis sur les robes. Je me suis laissé conseillé car je ne connais rien à la mode, et j’espère bien qu’on ne s’est pas foutu de ma tête. « Vu ma réputation je ne pense pas que quelqu’un ose le faire. Mais si toute fois la couleur ou autre devait quand même décevoir ma nièce, cette couturière en aura le prix à payer.

Je riais jaune lorsqu’elle me parlait d’avoir trouver quelqu’un. « J’ai trouvé bien beaucoup de personnes, mais aucune assez signifiante pour que cela puisse me rendre heureux. « Il y avait qu’une seule personne qui avait été faite pour moi, et celle-ci était morte. Personne ne pourrait jamais la remplacer. Bien sure, je suis un homme, et j’ai des besoins. Mais cela s’arrête là. Stupides sont celles qui pensent pouvoir rester au manoir pour toujours. D’ailleurs en parlant de manoir… là non plus il n’y a pas grand-chose de changer. Je n’ai même jamais eu le courage de faire réparer l’aile qui avait brûlé. Elle restait là, telle un édifice du passé. Comme une vieille cicatrice qui nous rappelle la douleur lorsqu’on la regarde.

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Alyana se doutait bien qu’Adam avait changé. Le contraire l’aurait étonné car en 16 ans, il n’est pas possible de rester pareil. Il ne donnait cependant pas beaucoup de détails à Aly sur le « comment » il avait changé ou plutôt ce qu’il était devenu. Il avait probablement gardé les mêmes traits de caractère principaux que dans le passé : il était si attentionné et gentil. Pourtant, la jeune femme s’interrogeait quand même quant aux regards apeurés des quelques passants qu’ils croisaient sur leur chemin. Certains semblaient même changer de direction en apercevant son oncle. Alyana devait sûrement rêver et se faire des idées, cela n’avait vraiment aucun sens. Oui, il était dans une très mauvais passe lorsqu’il l’avait envoyée en Angleterre il y a 16 ans mais il s’était probablement rapidement repris en main.
« Et bien, je ne m’attendais pas une soirée aussi rapidement. Et puis ça fait très très longtemps que je n’ai plus vu Liam. Je pensais passer du temps avec lui, seul, avant ce genre de festivité. D’un autre côté, je dois bien avouer que les sorties mondaines avec toi m’ont beaucoup manqué. Enfin, ici, ce ne sera de toute manière pas pareil vu qu’on ne pourra pas faire discrètement nos commentaires, je serai trop sous le feu des projecteurs pour cela. » Elle s’était toujours bien amusée avec Adam à se moquer gentiment des invités à ce genre de gala. Ceux qui n’avaient jamais assisté à de telles soirée ne s’imaginaient pas à quel point les gens pouvaient se montrer faux-cul et hypocrites. « Merci beaucoup d’avoir pensé aux robes, Adam, je suis certaine qu’elles seront toutes parfaites. J’espère que tu n’en as pas fait venir trop, sinon j’aurai du mal à me décider. Tes gestes attentionnés m’avaient manqué. Tu as toujours su anticiper ce dont j’aurais besoin. » Alyana le connaissait et elle savait qu’il avait toujours l’art d’exagérer quand il s’agissait de lui faire plaisir et de trouver son bonheur. Au moins un point pour lequel il n’avait pas changé. Il était toujours aussi dévoué envers elle. En parlant d’être heureux : « Et quoi, que peux-tu me raconter sur les Rimes ? Je suis un petit peu hors du coup car je n’ai pas entendu beaucoup de nouvelles là-bas. Mais j’aimerais quand même en apprendre un peu plus pour ne pas commettre d’impaire ce soir. Garret ne vit plus en ville d’après les rumeurs ? Tu travailles régulièrement avec Liam maintenant?» Alyana ne pouvait pas rester dans l’inconnu plus longtemps. Et puis de toute façon, ses questions restaient innocentes et distantes, Adam ne pourrait se douter de rien. Si ça se met, il avait même oublié l’importance qu’avait Garret dans la vie de la jeune femme à l’époque. Une amourette de jeunesse et rien de plus, c’est tout ce qu’il devait se dire.
On arrivait au manoir et Aly fut choquée par l’état de la demeure. Adam n’avait en réalité rien changé. On se serait cru 16 ans auparavant. Toute l’aile brûlée était resté dans le même état. Adam vivait-il toujours dans le passé ? Était-il lui-aussi toujours plongé dans ses souvenirs ?

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« Tu vas avoir toute ta vie pour être seule avec lui. Une soirée ne va sûrement pas te tuer. » Non en effet elle allait l’épouser alors être seule avec lui, elle allait en avoir assez l’occassion. « Oui pas faux… ils voudront tous venir te parler. Tu vas être surchargé. J’espère que t’as eu assez de sommeil. » Je souris. C’est mieux que ca soit elle qui soit les projecteurs, ca changerait de voir toujours les mêmes personnes se prendre pour le centre de l’univers. J’hochais simplement les épaules face à ses remarques. Elle était la seule personne qui me restait et puis j’ignorais avec combien de valises elle allait venir et il fallait bien que sa première présence en publique soit parfait. Et puis je ne répondis pas parce que je n’étais pas très fort en l’acceptation des compliments. Elle voulait avoir des nouvelles de Liam… mouais ca me semblait logique. « Garret a été rejeté par la société et par son frère. Son sang indien et le fait qu’il né hors mariage fut remit en doute. Et finalement il a été exclus de la famille des Rimes. Et oui, il paraît qu’il vit avec les sauvages du bayou à présent. » Je me fichais bien de savoir ce qui se passait actuellement pour Garret. Il traînait avec les noirs et les esclaves, et au fond il faisait à présent parti du plus bas de la société alors non, je ne m’intéressais plus vraiment à lui. Liam par contre c’était autre chose.

« Oui de temps en temps. Liam est maintenant à la tête de leur société donc c’est assez normal que nous traitons affaire ensemble comme faisait jadis son père et moi. » Oui, les affaires étaient les affaires et en premier lieu c’était pour cela aussi que le mariage entre elle et le fils aîné des Rimes avaient été arrangés en premier lieu. Peu importe au final qui était celui qui était à la tête. Garret ou Liam. A l’époque j’avais accepté Garret car son père tenait tant à ce que ca soit lui celui qui hériterait de tout. Mais les choses ont changés. Et je sais mieux que quiconque comme le monde peut être cruel. « Leurs affaires vont bien. Tu ne manqueras de rien. » Arrivés au manoir, je remarquais le regard sur le batiment. « Je t’ai dit que peu de choses avaient changés. » Je descendis de mon cheval et je me demandais bien ou étaient mes serviteurs. Pourquoi est-ce qu’il n’y en avait pas un qui était sortis afin de prendre nos chevaux. « Kristoff !!! » Stupide esclave. Ce dernier à l’appel de son maitre ne tardait pas à arriver, toute en panique, murmurant des excuses comme quoi il ne l’avait pas entendu arriver. « T’as qu’un truc à faire, c’est de nous attendre ! La prochaine fois que tu ne m’entends pas arriver, je te couperais tes oreilles afin que tu puisses réellement utiliser cet excuse ridicule !! Ramène les chevaux aux écuries, et renseigne-toi pour les bagages d’Alyana. Je ne veux pas qu’ils arrivent que demain matin. »

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Les mots d’Adam résonnaient dans la tête d’Alyana. Oui, en effet, elle allait vraiment avoir toute la vie pour être seule avec Rimes. Pas le Rimes qui la faisait rêver, mais un Rimes quand même. Toute la vie. C’était long, toute une vie avec un homme alors qu’on pensait à un autre… Elle devrait bien s’y faire. « Je ne vais te cacher que je suis fatiguée, mais tu m’as bien élevée et je sais jouer la comédie et prendre sur moi quand il le faut. Je ne pense pas avoir perdu cette faculté. » Elle voulait qu’Adam soit fier d’elle. Elle ne l’avait encore jamais déçu et ce n’est pas à son retour qu’elle allait commencer. A l’évocation de Garret, Aly se crispa. Il faut dire que les termes utilisés par Adam pour le décrire n’étaient pas très glorieux. La jeune femme s’obligea à ne pas réagir et se dit qu’il était plus sage de changer de sujet avant qu’elle ne se trahisse.
« Oui et tu avais raison, c’est presque comme si je n’étais jamais partie. » Presque… Sauf qu’elle devait épouser Liam au lieu de Garret.
Alyana fut étonnée par la manière dont son oncle parlait à Kristoff. D’accord, c’était un esclave et il n’était pas là où il aurait dû, mais ce n’était pas une raison pour lui faire peur ainsi. Le bon cœur d’Aly la perdrait, elle le savait. Pour elle, tout le monde avait du bon en lui. Aly avait envie de rassurer l’esclave et de lui dire qu’Adam rigolait mais finalement, elle n’en était pas si sûre que ça. Elle était un peu mal à l’aise car elle voyait que Kristoff semblait traumatisé, ce qui ne semblait pas déranger Adam. La jeune femme avait l’habitude de vivre dans une maison remplie d’esclaves et la violence envers eux ne la dérangeait pas, mais elle était également convaincue qu’une relation respectueuse avec eux était encore plus bénéfique. Ainsi, les esclaves étaient dévoués envers leur maître. Lorsqu’Aly entra et se retrouva seule avec son oncle, elle se dit qu’il fallait quand même qu’elle mette les choses au clair : « Pauvre Kristoff, tu lui as fait tellement peur. J’ai même cru qu’il allait se mettre à pleurer. Ne te tracasse pas si mes valises ne sont pas encore arrivées, j’ai toujours quelques vêtements ici. De toute façon, je vais de suite aller voir les robes que tu m’as fait livrer, si tu veux bien.» Aly se dirigea vers son ancienne chambre. En réalité, elle voulait être seule quelques instants pour réfléchir à tout ce qui venait d’arriver ainsi qu’à la soirée. Comment allait-elle bien s’en sortir ce soir ? Elle était exténuée et en plus, Adam n’avait pas l’air de comprendre qu’elle désirait se plonger dans ses pensées puisqu’il la suivit en direction de sa chambre. « Alors, ici non plus rien n’a changé ? »Elle regarda son oncle avec un petit sourire, avant de pousser la porte de son ancienne chambre.

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Jouer la comédie… Oui, je voyais ca. « Tu sais.. T’as le droit de crier un bon coup en disant que tu ne veux pas l’épouser… » Le diable est plus perspicace qu’on puisse le penser. Sure, c’était très bien de sa part de se résigner et de faire ce qui doit être fait. Mais cela n’empêche pas que parfois crier un bon coup puisse aider. Avant bien sure de passer à autre chose et d’accepter les faits. « Je sais que tu t’es préparé pendant des années à épouser Garret… Mais crois-moi Liam est un meilleur parti. Garret a toujours été bien trop gentil avec son entourage… Et on voit ou cela l’a méné… D’ailleurs j’aurais jamais cru qu’il allait survivre sans sa vue et puis sans son argent… il est plus dure que j’aurais cru… Mine de rien, c’est Liam qui gère les affaires et malgré son côté compétitif et le fait qu’il pense qu’il est le centre de la terre… je suis sure qu’au final il mangera dans ta main. » Quoi ? Mes amis ne se comptent même pas sur ma main. Et certes j’ai beau traiter affaires avec Liam, je ne suis pas aveugle, je vois bien le genre d’homme que c’est. Mais fière comme il est, et belle comme Alyana était, nulle doute que ce dernier allait se pavaner comme un paon à côté d’elle. Et si, elle savait s’y faire, elle pouvait demander tout ce qu’elle voulait. Sans aucun doute qu’il allait dire oui à toutes ces caprices. Quand à l’autre Rimes… cela faisait bien longtemps que je ne l’avais plus vu. Puis de toute manière il ne faisait pas parti de l’équation.

J’étais par contre toujours en rage contre l’esclave. Je ne supportais pas qu’on ne soit pas là ou je le veux. De toute manière il fichait quoi ? Il draguait encore cette cuisinière ? Rah encore un truc à laquelle je devais mettre un terme. Bientôt j’allais me retrouver avec un bébé en pleure, et je ne supportais pas ce bruit. Il était hors de question qu’on tombe enceinte sous mon toît. Mais Alyana coupa court à mes pensées. J’arquais un sourcil. « Il y a de quoi… C’est avec la peur qu’ils obéissent, non avec des caramels... » Intrigué par la compassion de ma nièce, je ne tardais pas à la suivre. « Non rien à changé, je te l’ai dit. Je ne suis pas décorateur de maison. Elle est bien comme elle est. » Ma voix était sec. Au fond, je sais bien que je n’arriverais sûrement jamais à surmonter la perte de ma femme. Mais c’était au dessus de mes forces de changer ce manoir. « Dis moi… tu ne t’es pas ramolli en faisant tes voyages… » Avoir de la compassion pour des esclaves étaient quelque chose qui me surpassait. D’ailleurs la compassion en elle-même était un aspect que je ne comprenais pas. Je fis un signe de tête vers les robes qui pendaient dans l’armoire. « Alors ? » J’hésitais toujours… A la prévenir sur les rumeurs me concernant ou si je devais simplement me taire et voir ce qu’on allait lui dire à mon sujet. Au fond je me fichais bien de ce qu’on pensait de moi. J’avais du pouvoir, j’avais de l’argent et j’en faisais ce que je voulais. Ca ne regardait personne si je me comportais telle un monstre ou telle un gentleman. Bien que dans cette société tout le monde s’observe les uns les autres, comme des stupides poissons dans un bocal d’eau. J’allais me positionner près de la fenêtre, observant les jardiniers faire leur travail. « Il y a néanmoins une personne que j’espère sera invité et que j’aimerais que tu rencontres. Eveline Thorne. Elle est nouvelle en ville, et c’est la future Madame Levinston. » Ah oui, j’oubliais elle ne savait pas que cet abruti (oui la plupart des gens sont des abrutis dans mes yeux) avait réussit à se batir un empire. « Malgré les modestes origines de Levinton, il a réussit à se faire une petite fortune. Et maintenant qu’il va se marier avec une aristocrate, les portes vont encore plus s’ouvrir à lui. » Mais je me fichais de Levinton. Étrangement, même si Eveline avait peur de moi, que cela se lisait dans son visage. Il y avait un lien entre elle et moi. Non rien d’amoureux, c’était purement platonique. Mais le regard qu’elle m’avait lancé la première fois qu’on s’était rencontré…. c’était celui que je voyais la plupart du temps quand j’observais mon reflet. La fragilité d’une âme brisée. J’avais été coupé en mille morceaux lorsque ma femme était morte, cela avait à tout jamais abîmé mon âme. Et bien que j’ignore encore quoi, Eveline avait elle aussi quelque chose d’abîmé en elle, même si elle savait parfaitement jouer la comédie. C’était une des rares d’ailleurs que j’essayais de faire sourire. « Elle est anglaise, je suis sure que tu t’entendras bien avec elle. » Alyana devait à nouveau se faire des amies, et vu que j’appréciais la compagnie de l’anglaise autant qu’Alyana se lie avec elle, plutôt qu’avec ces autres autruches remplit de poudre et de parfum.

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Comment avait-il deviné pour Garret? D’un autre côté, ça n’avait pas vraiment l’air de le tracasser. Il semblait bel et bien convaincu qu’Aly ferait le bon choix et suivrait ses consignes. En entendant la façon dont Adam parlait de Garret, Alyana serra les dents. Elle ne pouvait pas le défendre mais elle ne tolérait pas qu’on parle de lui de cette façon, comme si c’était vraiment un moins que rien. « Je comprends bien que Liam est un meilleur parti et je ne remets pas du tout ta décision en doute, ne te tracasse pas. C’est juste que…je ne m’attendais pas à devoir épouser le frère de Garret. » Elle n’était vraiment pas faite pour mentir. Adam et Garret le savaient très bien. Elle savait jouer la comédie quand il le fallait avec l’élite dorée de la Nouvelle-Orléans, mais elle ne savait pas mentir à ses proches. Vivement cette « fausse » relation avec Liam, elle allait bien pouvoir développer ses compétences, il le faudrait en tout cas. Elle savait le faire quand il le fallait vraiment et quand elle ne tenait pas aux gens. C’était donc possible.
Adam semblait être plus dur qu’avant, plus intransigeant. Il utilisait l’humour noir pour s’exprimer et Aly se dit que c’était peut-être devenu sa manière de survivre, comme une arme contre la société. Après tout ce qu’il avait vécu, c’était normal et compréhensible. « Tu sais quoi ? Peut-être bien oui, que je suis devenue encore plus douce qu’avant. » Ou peut-être bien que tu es devenu plus dur, pensa-t-elle sans oser lui dire. « Lors de mes voyages, j’ai appris à reconsidérer les choses. J’ai croisé des tas de gens dans les situations les plus horribles et aucun ne se plaignaient, ils continuaient à sourire. Je me suis donc dit qu’il était important de relativiser. Même si je dois bien t’avouer que je suis ravie de revenir dans mon monde, à ma place. » Là où l’argent coule à flot, aurait-elle pu ajouter. Elle était totalement superficielle, et elle le savait, mais l’argent de Liam à lui seul suffisait pour la convaincre de l’épouser. Quoique… Garret était toute sa vie et elle pourrait sacrifier beaucoup pour lui. De là à quitter sa petite vie de luxe, elle ne pourrait pas le garantir. De toute façon, la question ne se posait pas : elle n’avait plus vu Garret depuis des années et elle ne comptait pas le revoir de sitôt. Elle allait épouser Liam Rimes et ce dernier lui offrirait tout ce qu’elle désire. C’était ça, la vie qui l’attendait depuis toujours.
Alors, alors, elle s’en était doutée, il y avait beaucoup trop de robes, toutes plus belles les unes que les autres. Aly n’avait jamais aimé les séances d’essayage pendant des heures. A priori, elle aurait préféré une robe noire mais se dit que c’était un peu provocateur, le noir restait la couleur du deuil. Elle opta finalement pour quelque chose de plus coloré : le rouge lui allait généralement bien, et puis, ainsi, la reine de la soirée serait reconnaissable dans l’assemblée. Elle l’essayerait plus tard, pas besoin de l’avis d’Adam. « Elles sont parfaites, Adam. Je les essayerai plus tard, comme ça tu auras la surprise ce soir, toi aussi. Je pensais encore rester ici quelques jours, le temps de m’habituer et puis seulement m’installer dans le château des Rimes définitivement. Je ne sais pas si vous en avez déjà discuté avec Liam ? Je peux bien entendu passer quelques nuits là-bas de temps en temps mais en tout cas les deux prochaines semaines, j’aimerais continuer à dormir ici la plupart du temps. » C’était peut-être sa vie, mais Adam avait le droit de lui donner des ordres et de lui dire quoi faire. Aly savait que quelle que soit la décision de son oncle, elle s’y plierait sans se plaindre. Mais elle se doutait qu’Adam avait probablement déjà pensé à la situation et qu’il avait au moins prévu qu’elle puisse rester chez lui la semaine qui venait, non ? Il avait toujours su anticiper ses besoins.
Finalement, il y avait peut-être quand même une femme dans la vie d’Adam ? Aly se demandait qui était cette fameuse Eveline Thorne qui était arrivée en ville il y a peu de temps. « Je ne sais pas du tout qui est ce Levinson mais je suppose que je pourrai mettre un visage sur le nom ce soir. C’est Liam qui s’est occupé des invitations ? » Bon ben c’était clair, du coup, Garret ne serait pas de la partie… Alyana était curieuse. Elle voulait en savoir plus sur l’inconnue anglaise dont lui avait parlé Adam : « Parle-moi un peu d’Eveline. Comment vous connaissez-vous ? »

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« T’aurais préféré quelqu’un d’autre ? » Il y avait des autres possibilités, mais la plupart avait un bien grand écart d’âge. Et pas sure qu’elle veuille d’un mari bien plus âgée qu’elle. « Qui sait tu vas peut-être avoir des choses au final en commun avec Liam… Après tout il reste quand même le frère de Garret. » Oui, Liam et Garret devaient bien avoir certains points en commun. Alors peut-être qu’elle allait s’en trouver des points communs avec Liam. Mouais… Plus douce et gentille qu’avant, je ne pouvais pas en dire autant sur moi-même. J’écoutais par contre à moitié l’histoire de ma nièce, car autant dire que c’était ennuyant. Des gens qui n’avaient rien et qui ne se plaignaient pas… Mouais disons que je n’étais pas convaincu. Pour moi c’étaient soit des gens simples d’esprits soit ils avaient tout simplement accepter la défaite et n’étaient pas assez courageux de prendre leur destin en main pour arriver plus haut. « Mmm » étaient les seuls paroles qui franchissaient mes lèvres à la fin de son histoire.

« Tu peux rester aussi longtemps que tu le souhaites. Même jusqu’au mariage… T’es pas obligé d’aller vivre là, tant que vous n’êtes pas officiellement mari et femme. » J’étais peut-être vieux jeu, mais je ne voyais pas de raison pourquoi il ne pouvait pas la courtiser alors qu’elle était sous mon toît. Ils auraient après tout toute une vie après pour dormir dans la même demeure. Mais ca restait sa décision au final, et non la mienne. J’acquise d’un signe de tête à sa question. « Oui, car si cela tenait à moi je n’aurais invité quasi personne. » J’aime pas les gens. Levinton non plus je ne l’aimais pas vraiment. Eveline si. Et bien sure Alyana voulait en savoir plus. Je savais pas trop quoi répondre. « Par hasard… même si je n’aime pas les gens, j’aime bien connaître les nouveaux visages qui arrivent en ville. Et elle ne fut pas l’exception. » Non et bien qu’elle et moi nous étions complètement l’inverse l’un des autres, y avait quand même une certaine chose qu’on avait en commun. Sûrement parce qu’on allait probablement tous les deux finir en enfer. Je souris doucement à cette pensée. Je ne crois pas en enfer, ni au ciel, ni en dieu. J’avais vécu trop de choses pour savoir qu’il ne pouvait pas y avoir quelqu’un de plus haut, ou alors si il existait vraiment c’était vraiment une grosse ordure, bien pire que moi. « Mais t’aurais l’occassion de faire ton propre avis sur elle. Je vais te laisser te reposer un peu avant ta grande soirée. Je t’enverra à une esclave pour t’aider deux heures avant notre départ. Je présume que deux heures c’est suffissant ? »

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Si Aly aurait préféré quelqu’un d’autre ? A vrai dire, elle n’y avait même jamais pensé. Aurait-ce été mieux ? Probablement que oui… De toute façon, seul Garret aurait pu la rendre heureuse. Mais la vie n’était pas une question de bonheur, donc la question ne se posait même pas. « Non, Liam est un excellent choix. » Elle essaya d’afficher un grand sourire pour convaincre Adam, et se convaincre elle-même par la même occasion, qu’elle était sincère. Du sang Rimes coule dans ses veines, et coulera dans celui de leurs enfants. Et en plus, elle pourrait encore rêver d’une vie parallèle lorsqu’on l’appellerait « Madame Rimes ». Ses arguments étaient vraiment nuls, mais elle n’avait rien trouvé de mieux pour accepter la situation. « Je ne doute pas que nous aurons des choses en commun. »Au fond, elle n’avait jamais passé beaucoup de temps avec lui donc elle ne le connaît pas si bien que ça. Savoir que lui et Garret semblaient être des ennemis, suffisait pour lui faire une idée sur sa personne, mais ce n’était pas un bon plan d’avoir déjà quelque chose contre lui avant de le revoir après toutes ces années. Elle l’avait toujours vu uniquement comme « Liam, le frère de Garret » et n’avait jamais fait preuve de beaucoup d’intérêt pour lui. Comme avait dit Adam, elle aurait maintenant toute sa vie pour apprendre à le connaître.
Adam n’avait pas l’air très intéressé par ses récits de voyage. Très bien, elle aurait de toute façon l’opportunité d’en parler ce soir lors de cette fête inattendue.
Alyana était soulagée d’avoir vu juste, Adam l’autorisait à rester au château familial. Un souci en moins, déjà. Par contre, elle n’était pas certaine que cela allait enchanter Liam. Tant pis pour lui. De toute façon, Aly était sûre qu’il travaillait énormément et qu’il ne devait pas être très présent chez lui. Finalement, elle savait qu'elle était totalement contradictoire, mais elle avait quand même hâte de revoir Liam. Il avait peut-être changé ? Il ne serait peut-être jamais Garret, mais vu que ce mariage allait bel et bien avoir lieu, autant que leur relation soit quand même agréable. Allait-elle réussir à faire semblant ? Elle se posait vraiment beaucoup de questions et avait envie de voir son futur époux pour obtenir des réponses et, elle l’espérait, apaiser ses craintes.
Lorsqu’Aly entendit les paroles de son oncle, elle se demanda s’il détestait vraiment les gens comme il le prétendait, ou bien si c’était sa carapace pour se protéger de l’extérieur et de l’inattendu. « Et bien je suis sûre que Liam aura invité beaucoup trop de gens ! Donc un compromis entre vous deux aurait peut-être été bien. » Elle lui fit un petit sourire et continua sur sa lancée : « J’ai hâte de rencontrer cette Eveline dans ce cas. Dommage qu’elle soit déjà mariée, elle a l’air de vraiment te plaire. » Si deux heures suffisait ? Et bien ça dépendait, deux heures seraient-elle suffisantes pour lui permettre de courir rejoindre Garret et lui demander s’il s’opposait à ce mariage ou non ? Il fallait vraiment qu'elle le sorte de sa tête, cela ne lui amènerait que des ennuis « Oui, deux heures, cela me semble parfait. Je vais un peu me reposer, ranger mes affaires et surtout me préparer pour ce soir. Peux-tu m’envoyer quelques esclaves pour m’aider ? »

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Dommage qu’Eveline soit mariée ? J’arquais un sourcil car cette idée-là ne m’était même jamais venu à l’esprit. Pourtant des idées tordus… j’en ai pas mal à revendre. « J’ai déjà été marié et ça me suffit. Mon héritage sera le tien. » Et personnellement cela me suffisait royalement. Je ne me voyais plus comme père, je ne voulais d’ailleurs pas avoir un petit être que j’allais sans doute traumatiser par ma peu de patience. Non je n’en voulais pas. Ni d’enfants, ni de femme. Hoche la tête. Bien deux heures. « Je t’attendrais en bas dans deux heures alors. A toute suite. Je me réjouis de voir la robe que t’auras choisit » Sur ce, je quittais la pièce et je redescendis dans le petit salon. Endroit ou j’aimais m’installer sur le vieux fauteuil, verre de cognac dans la main à observer les flammes dans le feu ouvert. Je détestais le feu, et pourtant ironiquement j’y trouvais un certain réconfort à les voir danser. Alors oui, c’était là que je m’enfermais pendant l’heure qui suivait. Avant bien sure d’avoir passer mes ordres : préparer les chevaux et le carrosse, et que quelqu’un aille aider Alyana. Et surtout qu’on me laisse tranquille l’heure qui suivait.

Perdu dans mes pensées se ne fit que lorsque j’entendis les sabots des chevaux dehors que mon regard se posa sur l’horloge. Il était temps de se mettre sur son 31. Je vidais d’un trait mon verre de cognac avant de m’avancer vers ma chambre, de mettre mon smoking et d’attendre Alyana en bas de l’escalier. Mon regard se posa sur l’extérieur. Au moins les chevaux étaient prêts. Car si il y avait bien une chose que je détestais c’était d’arriver en retard. Mon regard se posa ensuite vers l’escalier lorsque j’entendis des pas. Autant dire que je donnais vraiment un très beau cadeau à Liam en lui accordant la main de ma nièce. Car elle était sublime .La robe qu’elle avait choisit lui allait à la perfection. Je lui tendis mon bras, sourire aux lèvres. « Tu es magnifique. »

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